Organiser un événement, c’est souvent jongler entre logistique, planning, messages à transmettre, contraintes techniques, et gestion des prestataires. Pourtant, au milieu de ce tourbillon opérationnel, un levier reste trop souvent mis de côté : le storytelling. Il est rarement inscrit dans les premiers réflexes des organisateurs, et encore moins considéré comme un outil stratégique. Dommage, car bien utilisé, il permet non seulement de capter l’attention mais surtout de créer du sens, de la cohérence et de la mémorisation sur le long terme. Il est temps de repenser la manière dont on raconte nos événements.
Le storytelling, bien plus qu’un habillage
Contrairement à une idée reçue, le storytelling ne se résume pas à un discours inspirant ou à une belle vidéo diffusée en ouverture. C’est une véritable structure narrative appliquée à l’ensemble de l’événement, qui permet d’articuler les moments clés, d’unifier les prises de parole et de faire vivre une expérience cohérente au public.
On distingue plusieurs types de storytelling dans l’univers de l’événementiel :
- Le storytelling de contenu, utilisé pour scénariser les messages clés des intervenants (discours, plénières, témoignages).
- Le storytelling de parcours, qui structure l’expérience vécue par les participants de leur arrivée jusqu’au moment de clôture.
- Le storytelling de marque, transversal, qui donne une identité forte à l’événement en lien avec les valeurs de l’entreprise.
Un séminaire peut ainsi devenir une quête collective. Un lancement de produit, un récit d’aventure. Une conférence, un chapitre essentiel d’une transformation.
L’effet d’une bonne histoire sur le cerveau
Ce n’est pas une question de style, mais de fonctionnement cognitif. Une histoire capte l’attention, favorise la mémorisation et déclenche l’émotion, là où une suite de données ou de messages bruts glisse sans laisser de traces. Les neurosciences le confirment : notre cerveau est câblé pour traiter, retenir et partager les récits.
Quand un intervenant structure son discours avec une tension dramatique, une situation initiale, des obstacles et une résolution, le public reste concentré. Le message devient plus qu’une information : il prend une forme que le cerveau classe, retient et intègre dans son système de croyances.
Résultat : les participants se souviennent moins des chiffres que du moment où le directeur a raconté comment l’entreprise avait traversé une crise. C’est cette dimension émotionnelle qui ancre le souvenir et génère l’adhésion.

Sans narration, le risque d’oubli plane
Dans les événements d’entreprise, les prises de parole s’enchaînent souvent avec des slides denses, des messages descendants, et peu de respiration. Le public écoute poliment, prend quelques notes… puis oublie.
Ce manque de narration produit plusieurs effets :
- Une fatigue cognitive accrue, surtout lors de formats longs ou trop techniques.
- Un désengagement progressif, car l’attention décroît en l’absence de tension narrative.
- Un retour sur investissement amoindri, car les messages clés sont rarement mémorisés ou réutilisés après l’événement.
Un événement sans storytelling, c’est comme une pièce sans mise en scène : tout est dit, mais rien ne se vit.
3 usages du storytelling en événementiel

Aligner en interne
Embarquer les collaborateurs autour d’une vision commune, expliciter les enjeux, donner du sens à une transformation, éviter les incompréhensions et renforcer la cohésion.

Marquer l’externe
Créer une connexion forte et une différenciation durable lors d’un événement avec des clients ou/et partenaires.

Créer un capital narratif
Alimenter la communication interne ou externe (réseaux sociaux, newsletters, vidéos post-événement)
Intégrer le storytelling sans surjouer
Pas besoin de transformer vos intervenants en comédiens ni de monter un décor de théâtre. Le storytelling s’intègre subtilement, à travers des choix de forme, de ton, et de rythme.
Voici quelques pistes concrètes :
- Structurer les prises de parole selon un récit en trois temps : situation de départ, problème ou enjeu, solution ou vision.
- Identifier un fil rouge qui relie toutes les interventions entre elles.
- Mettre en scène des témoignages ou des anecdotes réelles pour humaniser les propos.
- Travailler la scénographie pour renforcer visuellement l’histoire racontée.
- Favoriser l’interaction, par des formats participatifs qui laissent une place au vécu du public dans la narration globale.
Le but n’est pas d’ajouter une couche artificielle, mais de révéler le sens caché derrière les faits.
Pour conclure, les événements ne se mesurent pas uniquement en leads, en taux de présence ou en nombre de slides déroulés. Ils se mesurent aussi à ce que les participants en retiennent, racontent, et ressentent. Alors utiliser le storytelling, c’est investir dans cette part invisible mais puissante de l’impact événementiel : celle qui fait passer un message de l’oreille au cœur, puis à l’action. Dans un monde saturé de contenus, c’est cette capacité à émouvoir, à inspirer et à faire vivre un récit qui fera la différence. Un bon événement est bien organisé. Un événement mémorable, lui, est bien raconté.
Consultez nos derniers articles de blog sur l’événementiel ainsi que nos dernières réalisations :