Dans un événement professionnel, chaque détail compte. L’accueil, le décor, la fluidité de l’organisation… mais aussi (et peut-être surtout) l’introduction des intervenants (conférenciers, experts, sportifs de haut niveau, etc). Ces derniers sont souvent les pièces maîtresses de vos conférences, ateliers ou tables rondes. Pourtant, il n’est pas rare de les voir apparaître sur scène un peu comme un cheveu sur la soupe : une transition maladroite, une présentation monotone ou trop chargée, et l’élan retombe.
Alors que le public est prêt à être captivé, tout se joue dans les premières secondes. Introduire un intervenant, ce n’est pas simplement lire sa biographie à haute voix. C’est créer un moment de connexion, de mise en valeur, et d’anticipation. Voici comment transformer cette étape souvent négligée en un levier fort de dynamisme pour vos événements.
Droit au but : l’art de la concision qui marque
Une bonne présentation ne se mesure pas à sa longueur. Trop souvent, l’introduction d’un intervenant se transforme en lecture linéaire de son CV : écoles, expériences, titres… Le problème ? Cela lasse, et surtout, cela dilue l’essentiel. Le public n’a pas besoin de tout savoir. Il a besoin de comprendre, en quelques phrases, pourquoi cette personne est là, ce qu’elle apporte et ce qu’il va retirer de cette intervention.
Concrètement, au lieu de dire : “Diplômée de Polytechnique, Sophie a ensuite travaillé dix ans dans le conseil en stratégie avant de devenir directrice de l’innovation d’un grand groupe du CAC 40…”, essayez plutôt : “Sophie a un talent rare : elle transforme des idées complexes en projets concrets. Aujourd’hui, elle va nous montrer comment l’innovation peut (vraiment) changer la donne dans une entreprise.”
On retient mieux. C’est plus vivant. Et surtout, cela donne envie d’écouter.
Petit conseil : si vous n’êtes pas sûr des éléments à mettre en avant, posez-vous cette question : “Si je devais présenter cette personne en une seule phrase, que dirais-je ?”.
L’enthousiasme sincère : le meilleur allié de l’intro réussie
On le sent tout de suite quand une présentation est faite par obligation. Et inversement, on perçoit immédiatement quand elle est portée par une vraie énergie. Un ton neutre, une posture rigide, un regard fuyant… et c’est tout l’élan qui retombe. Votre mission, c’est d’incarner l’introduction, pas de la réciter. Cela ne veut pas dire être exubérant·e, mais transmettre une forme de chaleur, d’implication. L’idée, c’est que le public sente que vous êtes heureux d’accueillir cette personne.
Exemple vécu : lors d’une conférence sur le développement durable, le maître de cérémonie a simplement dit, avec un large sourire : “Quand j’ai entendu Claire parler de biodiversité pour la première fois, j’ai appris plus en 10 minutes qu’en 10 ans de lectures. J’ai hâte que vous découvriez ça vous aussi.”
Simple, humain, authentique. Et surtout : ça crée une attente positive.
Pour incarner votre introduction, nous vous recommandons d’échanger avec l’intervenant en amont de l’événement. Un rapide appel ou un café avant son passage peut vous donner des pépites d’intro bien plus percutantes que n’importe quelle fiche bio.

Entre pro et perso : installez une connexion humaine
Une introduction, ce n’est pas une plaquette. C’est un moment de mise en relation entre un individu et une audience. Et à ce titre, elle gagne beaucoup à être légèrement personnalisée, teintée de vécu ou d’émotion. Vous avez déjà travaillé avec l’intervenant ? Vous avez assisté à une de ses interventions qui vous a marqué ? Il vous a dit une phrase qui vous a fait réfléchir ? Utilisez ces éléments. Cela crédibilise votre présentation, tout en rendant l’intervenant plus humain et accessible.
Par exemple : “Il y a trois ans, j’ai vu Julien intervenir devant 800 personnes. Ce jour-là, il a réussi à faire rire un public de DSI en parlant de cybersécurité. Depuis, je me dis qu’il a un super-pouvoir. Et ce soir, vous allez le découvrir aussi.”
Mais attention à ne pas basculer dans l’humour forcé ou les anecdotes gênantes. L’équilibre entre personnel et professionnel est subtil, mais quand il est bien trouvé, il fait toute la différence.
Sortez du cadre : introduisez autrement
Pourquoi se contenter du format classique ? Une introduction peut devenir un vrai petit moment scénique, sans être théâtrale pour autant. Vous pouvez introduire un intervenant via :
- Une anecdote en storytelling
- Une citation impactante liée à son sujet
- Une question posée au public (à laquelle l’intervenant répondra)
- Un teaser vidéo de 30 secondes
- Une transition audio (musique ou ambiance sonore liée au thème)
Vous avez certainement déjà du voir un organisateur ou animateur poser une question à la salle. Puis il constate le résultat, et il démarre sur cette base : “Vous venez d’expérimenter exactement ce dont il va vous parler.”
C’est intelligent, interactif, et cela crée un vrai lien dès la première minute. Alors, vous n’avez pas besoin de faire dans l’originalité absolue, mais n’hésitez pas à sortir de la simple fiche lue. Ça se sent, et ça se savoure.
Pour résumer : 5 choses à faire pour introduire un intervenant
- Cherchez à présenter la personne en une seule phrase. Pourquoi elle est là ?
- Echangez en amont avec l’intervenant afin d’incarner votre introduction
- Cherchez votre lien et votre vécu avec l’intervenant
- Racontez une anecdote, une citation, faites une transition audio ou un teaser vidéo
- Interagissez avec le public en posant une question ou faites un sondage à main levée.
Pour conclure, l’introduction d’un intervenant, c’est comme l’ouverture d’un spectacle ou la première phrase d’un roman. C’est là que se crée l’attention, l’envie, l’écoute. Trop souvent reléguée à une formalité rapide, elle mérite en réalité une vraie réflexion, un peu de préparation, et beaucoup d’authenticité.
Prenez ce temps. Soignez vos mots. Imprégnez-vous de la personne que vous allez présenter. Et transformez cette étape en tremplin, pour que l’intervenant entre en scène déjà porté par l’adhésion de la salle. Parce que, souvent, tout commence par là.
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