On a tous assisté à ces événements où l’on s’assoit, on écoute… et on oublie. Une scène, un micro, une présentation bien rodée, et un public en mode silencieux – voire somnolent. Dans un monde où tout le monde a une voix (merci les réseaux sociaux), continuer à considérer l’audience comme un simple spectateur est une erreur stratégique. L’événementiel d’aujourd’hui ne peut plus se permettre d’être un monologue.
Le problème ne vient pas forcément du contenu, ni même des intervenants. Il vient de l’absence d’interaction. Ce manque d’engagement génère de la passivité, et donc une faible rétention de l’information, un moindre impact émotionnel, et parfois un désintérêt pur et simple. Résultat : des participants peu impliqués, des organisateurs frustrés et des opportunités manquées.
La solution ? Redonner une vraie place au public. Pas seulement pour qu’il pose une ou deux questions à la fin. Mais pour qu’il participe activement, tout au long de l’expérience. Car oui, votre public a des choses à dire… et c’est tant mieux.
Oubliez le one-man-show : pourquoi l’interaction est devenue essentielle
Les événements professionnels ont longtemps été pensés comme des espaces de transmission verticale : un expert parle, les autres écoutent. Cette approche “top-down” fonctionne encore… pour certaines conférences très institutionnelles. Mais dans la majorité des cas, elle montre ses limites. Les participants recherchent aujourd’hui de l’échange, du dialogue, de la co-construction.
L’interaction n’est plus un simple “bonus sympa”. C’est un levier puissant pour :
- Capter l’attention durablement.
- Renforcer la mémorisation des messages (on retient mieux ce qu’on expérimente).
- Stimuler l’intelligence collective.
- Valoriser les participants en les impliquant.
- Créer une atmosphère plus vivante et authentique.
Un événement sans interaction, c’est un peu comme un film sans bande-son : il peut être intéressant, mais il lui manque une dimension essentielle. Le public ne veut plus être un figurant. Il veut vivre une expérience, être entendu, influencer le déroulé. Et lorsqu’on l’autorise à le faire, l’événement prend une tout autre ampleur.
Avant l’événement : activer l’effet teaser participatif
L’interaction ne commence pas à l’ouverture des portes. Elle démarre bien avant, dès la phase de conception. Et c’est tant mieux : cela permet d’impliquer le public en amont, de mieux comprendre ses attentes… et de le rendre curieux.
Voici quelques leviers à activer avant même le jour J
- Faire voter sur les sujets ou les intervenants via les réseaux sociaux ou un formulaire d’inscription
- Recueillir les questions du public en avance, pour adapter les contenus ou nourrir les temps d’échange
- Demander aux participants ce qu’ils espèrent apprendre ou vivre pendant l’événement
- Créer un groupe ou un canal de discussion (Slack, WhatsApp, groupe LinkedIn…) pour amorcer les échanges
- Partager des contenus “teasers” (vidéos, sondages, anecdotes) pour faire monter la sauce
Ces actions ont un double avantage : elles permettent à l’organisateur de mieux préparer son événement… et elles installent une dynamique d’engagement dès le départ. En clair : vous ne lancez pas un événement pour le public, vous le construisez avec lui.
Pendant l’événement : donner la parole et capter l’attention
C’est le moment où tout se joue. L’événement est lancé, les participants sont là : comment faire en sorte qu’ils ne décrochent pas, qu’ils se sentent concernés, et surtout qu’ils s’expriment ?
Là encore, l’interaction peut prendre mille visages. À condition d’être préparée, facilitée et encouragée, elle peut transformer une salle passive en un véritable terrain de jeu collectif.
Quelques idées concrètes :
- Utiliser des outils numériques (applications de live voting, QR codes, plateformes interactives comme Slido, Prezevent ou Klaxoon).
- Intégrer des animations participatives : quiz en direct, défis à relever en équipe, battle d’idées.
- Mettre en scène le public : micro-trottoirs pendant les pauses, interviews spontanées, murs de paroles à l’entrée.
- Rendre les intervenants accessibles : sessions de FAQ en live, panels inversés (où ce sont les participants qui prennent la parole en premier).
- Favoriser les petits groupes : ateliers, tables rondes, espaces de discussion en cercle, pour plus de spontanéité.
L’idée n’est pas de “mettre la pression” au public, mais de créer un climat propice à l’échange. Plus l’environnement est accueillant, plus les gens osent parler. Et une fois la dynamique lancée, elle peut vraiment faire vibrer la salle.
Après l’événement : faire durer l’échange pour mieux rebondir
L’événement est terminé… mais l’interaction ne doit pas s’arrêter là. C’est même maintenant que vous pouvez capitaliser sur tout ce qui a été dit, partagé, vécu. Car c’est souvent à ce moment-là que les impressions sont les plus riches et les plus sincères.

Quelques leviers à exploiter :
- Inviter les participants à contribuer à la suite : recommander un intervenant, co-créer un prochain format, relayer un contenu.
- Partager les résultats des votes, des jeux ou des idées collectées.
- Envoyer un questionnaire de feedback, en laissant des espaces d’expression libre.
- Mettre à disposition un “after movie” ou des extraits vidéos interactifs.
- Publier les meilleures citations ou interventions du public.
Un événement réussi peut devenir le point de départ d’une communauté, d’une dynamique ou d’un projet. Et ceux qui y ont participé activement seront les premiers ambassadeurs… à condition qu’on les écoute jusqu’au bout.
L’interaction comme philosophie, pas juste une case à cocher
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’interaction n’est pas une tendance gadget, ni une case à cocher dans un brief (“on mettra un petit quiz à la fin”). C’est une philosophie de conception événementielle. Une manière de penser l’événement non pas comme une performance, mais comme une expérience partagée.
De nombreux formats misent déjà sur le participatif à 100% :
- Les hackathons, où les participants construisent ensemble une solution.
- Les ateliers collaboratifs, souvent animés par un facilitateur.
- Les world cafés, où les idées circulent librement en petit comité.
- Les barcamps, sans programme prédéfini, où chacun peut prendre la parole.
Ces formats montrent qu’il est possible (et souvent bien plus efficace) de co-construire un événement avec ses participants. Cela demande une posture d’écoute, de souplesse, parfois un peu de lâcher-prise. Mais le résultat est souvent plus riche, plus marquant, plus fédérateur.
Pour conclure, faire participer le public n’est plus une option. C’est une évidence dans un monde où chacun a l’habitude de liker, commenter, s’exprimer et donner son avis. En événementiel, ignorer cette réalité revient à parler dans le vide. À l’inverse, en intégrant véritablement le public au cœur de l’expérience, on crée des événements vivants, mémorables et puissamment engageants. Alors la prochaine fois que vous préparez une conférence, un séminaire ou une soirée pro, posez-vous cette question simple : qu’est-ce que mon public a envie de dire ?
Spoiler : beaucoup de choses… à condition de lui tendre le micro.
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